Présentation du projet ARCHITERRE
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L’objectif général du projet est de mettre en place une interface WEB susceptible d’intégrer toutes les sources écrites permettant d’étudier la structuration des paysages. Il s’agit essentiellement des documents liés à la fiscalité de la terre. Ce site a pour objectif de fédérer les données présentes dans les différents sites WEB de services d’archives, et d’y ajouter des numérisations de sources, des outils de recherche. Le site sera déconnecté des logiques départementales qui régissent les sites actuels et permettra de concentrer toutes les informations disponibles à l’échelle d’une commune, quelque soit la provenance de la donnée (archives communales, archives départementales, Bibliothèque, archives privés…

Ce projet s’inscrit dans le prolongement de l’ANR Modelespace dont il prend le relai pour la partie inventaire des sources. Il reste structurellement lié au site de Modelespace, en particulier pour les modules de modélisation de la source. Il a été financé grâce au soutien du réseau national des MS (APP 2012), à la MSHS-T (USR 3414-CNRS). Il a vocation a réunir l’ensemble des données de la documentation fiscale ou juridique ouvrant sur une dimension spatiale de l’information. Il s’agit avant tout de trois grandes catégories de sources : les compoix, les terriers, et les plans. Ce corpus se limite strictement à l’Ancien Régime et n’a pas pour vocation a recenser les cadastres dit napoléoniens et leurs révisions. La zone susceptible d’être couverte par par l’inventaire recoupe l’aire de diffusion des compoix. Elle a vocation a s’étendre au delà. La base de données par essence incomplète. Des notices départementales accessibles dans l’onglet « activité du site » permettent de connaître l’état d’avancement local du projet.

Corpus des sources traitées
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L’objectif de ce site est de présenter les sources sérielles utilisables dans le cadre d’études sur les dynamiques spatiales du passé. La documentation concernée ne concerne que la période antérieure à la Révolution. Trois grandes catégories de sources sont présentes dans cette base de données :

- les sources fiscales publiques, souvent désignés par le terme de compoix ou de cadastre. Elles concernent les régions du sud de la France.
- les sources fiscales privées. Il s’agit de ce qui est usuellement désigné par la terme de terrier. Ces documents sont présents sur l’ensemble de l’Europe occidentale.
- les plans cadastraux prérévolutionnaires. Il s’agit des plans qui sont associés aux compoix et terrier. Cette catégorie comprend également les documents planimétriques préparatoires (brouillards), des plans de procès et toutes formes de représentations schématiques de l’espace ancien.

### Documents fiscaux publics (compoix)
La fiscalité publique qui renait en Italie au XII° s a entrainé la mise en œuvre de registres fiscaux destinés à évaluer la richesse foncière des propriétaires fonciers. En France ces documents apparaissent dans le sud à la fin du XIII° s. dans les zones où la répartition de l’impôt se fait sur une base réelle. Du XIII° au XVI° siècle, les registres sont généralement désignés par le terme d’**estime**. L’échelle de perception est la communauté d’habitants. Ces communautés, d’abord urbaines, puis rurales, font rédiger des registres reposant dans un premier temps sur les déclarations jurés. A partir de la fin du XV° mais surtout au XVI° s., le principe d’enregistrement des informations évolue du fait de la généralisation progressive de l’arpentement. Le terme désignant les registres est alors plus souvent **compoix** ou **cadastre**. Ces documents sont dépourvus de plan avant la fin du XVII° s. Ils donnent une description de chaque parcelle soumise à l’impôt. Chaque parcelle se voit attribuée une valeur fiscale qui sert à calculer l’impôt. A partir du XVI° s, ces registres peuvent être accompagnés de documents secondaires destinés à enregistrer les mutations (*livres de muances, brevettes, cahiers de charges et décharges*). Certains de ces registres sont également pris en compte dans cette base de données.

### Documents fiscaux privés (terrier)
La fiscalité privée dans ses formes classiques est liée à la structure de la seigneurie foncière dont une partie des revenues provient de la perception de rentes sur la terre. L’enregistrement écrit de ces rentes est connu dès l’époque carolingienne (polyptyques), mais c’est surtout à partir de la fin du XI° s (pour la France) qu’on commence à voir apparaître un enregistrement sériel de cens (censier). Ces documents évoluent et prennent une forme plus complète à partir de la fin du XIII° s. On parle alors plus souvent de **terriers**. Ces registres, ou rouleaux, décrivent les parcelles soumises à la rente foncière dans le cadre de la seigneurie. Ils prennent des formes variées selon leur fonction précise (outil de gestion, outil juridique). Il s’agit des livres terriers, des livres de reconnaissances féodales, des censiers. L’information qu’ils renferment est structurée de la même manière que dans les compoix. Les parcelles sont décrites une à une. Chaque parcelle est ici liée à un montant d’impôt (nature, argent, travail…). Ces registres sont ponctuellement accompagnés de plans dès le XVI° s en Europe du nord, au XVII° s. en France. L’assiette de ces registres fait écho à la structure de la seigneurie et peut parfois être discontinue.

### Documents planimetriques
L'objectif du site est de recenser l'ensemble de la documentation planimètrique susceptible de donner des informations sur l'organisation physique et sociale de l'espace. Cela comprend :

- les vues figurées des XV-XVIIème siècles
- les plans à vocation judiciaire, dans le prolongement des vues figurées
- les plans terriers
- les plans compoix
- l'ensemble des plans cadastraux d'époque révolutionnaire antérieurs au cadastre napoléonien
- les plans de communaux ou de massifs forestiers
- les plans de feudiste (reconstitution a posteriori de terriers)
- etc

Le site n'a en revanche pas vocation à reprendre les données de la cartographie classique

### Autre
A compléter


Principes d'utilisation du site WEB
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L'accès aux données peut se faire par deux entrées. L'entrée classique est celle d'une interface de requête. Elle permet de faire une recherche à partir de n'importe quel champ de n'importe quelle table de la BDD. Il est également possible de faire des requêtes croisées, en rajoutant autant de lignes de requêtes que nécessaire. De la même manière, il est également possible de faire des recherches par grande catégorie de fonds documentaire ou par type de source.

La visualisation des résultats peut alors se faire soit sous la forme d'un tableau, soit en cliquant sur le petit drapeau, sous la forme d'une carte.